Homélie du 32ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 3 novembre 2012
Tout donner
Textes bibliques : Lire
En lisant ces textes bibliques, j’ai pensé à un conte du poète Tagore. C’est l’histoire d’un pauvre mendiant qui rencontre le cortège rutilant du roi. En le voyant, il pense que c’est son jour de chance. Alors, il tend la main vers le char en or. A sa grande surprise, le roi lui demande : Qu’as-tu à me donner ? Le mendiant déçu cherche au fond de son sac quelques grains de blé et il en donne un au roi. A la fin de la journée, le mendiant fait ses comptes. Et dans ses pauvres grains, il en trouve un en or. Il se dit en pleurant qu’il aurait dû tout donner.
Ce n’est qu’un conte. Mais il rejoint les textes bibliques de ce dimanche. Quand Dieu envoie le prophète Elie au désert, ce n’est pas pour convertir mais pour mendier. Et c’est à une pauvre veuve qu’il fait appel. Contrairement au mendiant de Tagore, elle donne tout le peu dont elle dispose. Et c’est avec ce peu que le Seigneur a réalisé de grandes choses. Sa farine et son huile ne s’épuisèrent pas. Pour nous chrétiens, cette veuve est le visage de la foi qui partage. Comme le dira plus tard l’apôtre saint Jacques : “Moi c’est par mes œuvres que je te montrerai ma foi.”
L’Evangile insiste aussi sur la pauvreté des moyens que Dieu emploie : quand il prend la condition humaine, il fait tout à l’envers : il naît dans une étable, il fréquente les pécheurs ; il juge sévèrement ceux qui donnent beaucoup au temple pour se faire remarquer ; il vante les mérites d’une pauvre veuve qui n’a rien mais qui donne tout. Ce qui est étonnant dans cet évangile, c’est la première place donnée aux petits, aux exclus, à ceux qui sont les derniers en ce monde. Par contre, il a des paroles très dures contre certains scribes qui ne cherchent qu’à être bien vus sur les places publiques, dans les synagogues et les dîners. Ils dévorent les biens des veuves au lieu de leur venir en aide. C’était d’autant plus grave qu’elles étaient réduites à la misère. En agissant ainsi, ils trahissent leur fonction et ne peuvent servir de modèle.
C’est aussi pour nous que cet évangile a été écrit et proclamé : Méfiez-vous de ceux qui cherchent les premières pages dans les journaux, les succès dans les sondages, les grands discours à la télévision. Cet orgueil n’est pas seulement le lot des scribes du temps de Jésus. Il nous menace tous plus ou moins. La tentation de rechercher les premières places est toujours bien présente. C’est toujours agréable de recevoir des éloges et d’attirer l’admiration des autres. Mais le plus important c’est le regard de Dieu. Il voit mieux que nous ce qu’il y a dans le cœur de chacun.
Ce qui fait la valeur d’une vie c’est notre amour de tous les jours pour tous ceux et celles qui nous entourent. Georges Guynemer disait : “Tant qu’on n’a pas tout donné, on n’a rien donné.” L’Evangile de ce jour met en avant une pauvre veuve qui dépose deux piécettes. Personne ne l’a remarquée. Mais sans le savoir, elle a attiré l’attention de Jésus. Il montre qu’elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre. C’est à Dieu qu’elle donne tout. C’est en lui qu’elle met toute sa confiance. Cet évangile rejoint celui des béatitudes : “Heureux les pauvres de cœur.” Ils sont proclamés heureux, non à cause de leur misère mais parce que le Royaume des cieux est à eux.
Le Seigneur souhaite que nous soyons ainsi devant lui. Il nous recommande d’être comme des gens simples qui se méfient de l’hypocrisie, pas seulement celle des autres mais aussi la nôtre. Il attend de nous que nous donnions le meilleur de nous-mêmes pour celui qui vient à nous. C’est ainsi que Jésus a donné sa vie. Il prend la place du dernier des esclaves pour laver les pieds de ses disciples. Il leur ordonne de suivre son exemple. C’est important pour nous aujourd’hui. Nous ne pouvons pas nous contenter de belles paroles. Le Seigneur attend de nous que nous mettions notre vie en accord avec l’amour qui est en lui.
Pour bien comprendre toute la portée de cet Evangile, nous nous tournons vers la croix du Christ. Nous comprenons alors qu’il a tout donné jusqu’au bout. Et il continue à se donner pour chacun de nous. La lettre aux hébreux nous rappelle que la Passion du Christ a changé l’histoire. En lui, tous les hommes sont sauvés. Cet évangile nous appelle donc à apprendre à vivre sous le regard de Dieu et non celui des hommes. Il nous provoque surtout à réviser le critère de notre générosité : Ce qui prime ce n’est pas la quantité de ce que nous donnons mais le dépouillement effectif de ce à quoi nous tenons le plus. En donnant, on a parfois l’impression de perdre, de se perdre. Donner c’est gagner pour la vie éternelle.
En ce dimanche, le peuple de France commémore l’armistice. Devant le monument aux morts, nous penserons à tous ceux qui ont donné leur vie pour que nous puissions vivre dans un pays libre. Nous n’oublions pas les victimes de toutes les guerres, des violences et des attentats. Nous penserons aussi aux familles endeuillées, aux enfants orphelins et à tous les grands blessés. Au cours de cette Eucharistie, nous nous tournons vers toi Seigneur : Apprends-nous à donner le meilleur de nous-mêmes. Que toute notre vie soit vraiment remplie de ton amour pour toi et pour tous nos frères. Amen
Sources : Revues Signes et Feu Nouveau, Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye, Avec saint Marc (Claire Patier), dossiers personnels
merci de nous partager votre richesse de l’évangile, profond et en même temps si à notre portée, je m’en sers tous les dimanches avec les groupes de femmes catholiques et les enfants, merci encore
merci pour ces commentaire car elle m’aide à percever dans ma foi et à faire le partage avec mes chèrs frères et soeurs en christ. aimer c’est tout donné le christ nous a aimé jusqu’à s’est livré elle même sur la croix faisons comme lui, et comme la veuve, donnons le peu que nous avons pour recevoir plus de grâce.
donner tout et recever de plus ne faisons pas comme le petit mendiant pour en regreter demain, quand un de nos confrère nous demande quelques chose donnons lui tout et d’un seul coeur pour en recrvoir d’avantage car nul ne sait pas où et pas qui le christ peu se manifester
Je n’ai plus grand’chose mais je donne quasiment tout ce que j’ai à mon fils. Quant à mon mari, il vient de faire un don à l’Armée du Salut.
Seigneur, je veux donner de mon temps pour ma famille et pour autrui. Aide-moi à être la meilleure possible.
Donner ! 32ème Dimanche 2012 – 11 novembre – Providence
Donner ! Un verbe fort divulgué! La liturgie de ce jour y apporte une attention particulière. Mot bien utile : les invitations à donner se multiplient, surtout avec la perspective de Noël. Donner, oui, mais pourquoi ? Ce verbe est en lien avec un autre : recevoir. Donner pour recevoir, cela va de soi ! D’autres questions se posent : donner quoi ? à qui ? dans quelle intention ? On donne de l’argent, de ses biens, des cadeaux ; on donne à ses enfants, ses parents, ses amis, à telle ou telle association ; on donne dans l’espoir de recevoir argent ou considération ; pour telle ou telle œuvre. On donne, nous y pensons en ce 11 novembre, même sa vie, comme l’ont fait tant et tant de soldats au cours des guerres, mais aussi d’innombrables déportés, de martyrs ; parfois pour des causes plus ou moins bonnes. Des terroristes donnent leur vie avec l’espoir d’une récompense après leur mort !
Nous voyons combien ce verbe peut comporter de mentions, loin d’être ici toutes évoquées. Bornons-nous pour l’instant à celle que nous offre la liturgie.
L’Evangile (Marc 12, 38-44) situe Jésus « assis dans le Temple » de Jérusalem, « face à la salle du trésor », regardant « la foule déposer de l’argent dans le tronc » : manière fréquente de récupérer des fonds pour une œuvre jugée utile. Ici, « beaucoup de riches y mettaient de grosses sommes » ; une pauvre veuve seulement deux piécettes. Jésus s’adresse à ses disciples : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence : elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre »
Jésus ne condamne pas les dons des riches, encore qu’il a dénoncé ceux qui le font pour se faire admirer ou pour dominer. Le don de la veuve, lui, s’ajuste avec « se donner » !
Comment ne pas évoquer Dieu le Père donnant par amour son Fils unique pour sauver l’humanité pécheresse ; celui de Jésus acceptant cette mission jusqu’à la croix pour un Amour victorieux de la mort et du péché, prolongé par sa résurrection et son don de l’Esprit d’amour.
La lettre aux Hébreux (2ème lecture) situe le don de Jésus face aux prêtres juifs offrant des sacrifices toujours à renouveler : « il s’est offert une fois pour toutes pour enlever les péchés de la multitude, il apparaîtra une seconde fois, non plus à cause du péché, mais pour le salut de ceux qui l’attendent ». Peuple immense, impossible à dénombrer dit l’Apocalypse, tous saints en Dieu.
Dans la 1ère lecture du Livre des Rois il est aussi question de donner. Le prophète Elie quittant le territoire de Juda se rend à Sarepta, en pays étranger. Ce pays connaît famine et manque d’eau. Il y rencontre une pauvre veuve avec son fils et lui demande un peu d’eau. Elle va en puiser. Elie lui réclame aussi un peu de pain. Elle n’a qu’une poignée de farine et un peu d’huile pour elle et son fils. Elie demande d’être servi en premier d’un petit pain et ensuite « tu feras du pain pour toi et ton fils car le Seigneur, Dieu d’Israël, donnera farine et huile jusqu’au jour où il donnera la pluie ». La femme obéit et longtemps, Elie, elle-même et son fils, eurent à manger comme annoncé par le Seigneur.
Il est bon de tirer quelques conséquences de l’attitude de cette veuve. Ne sommes-nous pas déjà invités à un accueil très ouvert de l’étranger, fut-il loin de nos conceptions culturelles ou religieuses ? N’avons-nous pas à œuvrer pour faire face à ce que tous puissent bénéficier de nourritures nécessaires au corps et à l’esprit pour plus d’humanité et de dignité ? En chrétiens n’aurions-nous pas à acquérir une formation plus grande de l’Evangile dont la loi est celle de l’amour, don qui conduit au bonheur ?
Le Psaume nous a fait chanter : « Je te chanterai, Seigneur, tant que je vivrai » Pour le chanter il nous dit : « Heureux qui s’appuie sur le Seigneur qui a fait le ciel et la terre ». Fort de sa fidélité dans son amour, il est bon de faire justice aux opprimés, nourrir les affamés, redresser les accablés, aimer les justes, protéger l’étranger, soutenir la veuve et l’orphelin. Et nous pouvons ajouter aide aux sans emploi, sans logement, et à tous ceux et celles qui souffrent d’une façon ou d’une autre.
Nous avons à donner, pour sa vie, à l’Eglise dont nous sommes membres, et à faire grandir en nous un amour constant du Christ qui nous demande de prier, c’est-à-dire aimer, sans cesse. En cela Marie est notre aide pour garder une espérance de vie éternelle et bienheureuse en nos cœurs.
32ème dimanche ordinaire – année B – 11 novembre 2012 – Evangile de Marc 12, 38-44
PAS DE BLING-BLING EN THEOLOGIE
En 587 avant notre ère, Nabuchodonosor et ses armées s’emparent de Jérusalem : la ville est saccagée, le temple incendié, le roi, la cour et les classes dirigeantes déportés en Mésopotamie. Ce désastre aurait pu être la fin d’Israël qui allait se laisser assimiler par la brillante civilisation païenne mais les exilés s’accrochent à leur foi ancestrale : ils se réunissent, collectent leurs souvenirs, réfléchissent à leur destin. Et lorsqu’après plus de 50 ans, sous le nouvel empire perse, ils rentrent au pays, ils rebâtissent leur capitale, édifient un nouveau temple et les scribes (les lettrés) réalisent une œuvre extraordinaire : ils créent la BIBLE. Royauté et armée sont vulnérables ; temple et culte fragiles ; pays facilement envahi et occupé. Reste LE LIVRE de l’ALLIANCE AVEC DIEU.
LES SCRIBES ET LA NAISSANCE DE LA BIBLE
Sous la direction d’EZRA (Esdras), le prêtre-scribe, on fait mémoire de l’histoire d’Israël, on rassemble les oracles des anciens Prophètes et on conclut que la terrible catastrophe était le châtiment mérité de Dieu à cause des infidélités répétées de son peuple. En conséquence, l’urgence, la solution pour l’avenir est de fixer par écrit cette histoire de l’alliance de Dieu et d’enseigner sa Loi au peuple afin que tous désormais observent les commandements de Dieu et évitent les péchés du passé. C’est ainsi que naît l’ébauche de la BIBLE.
A ce moment, les SCRIBES commencent à prendre une importance fondamentale. Comme EZRA, ces hommes lettrés ont charge d’écrire la Loi, de la recopier avec précision, de la méditer, de l’étudier et de l’enseigner avec la plus totale fidélité à la lettre. L’explication et la transmission des ECRITURES deviennent une charge capitale, essentielle : c’est autour de ces textes que se constitue Israël – tel que nous le connaissons encore aujourd’hui. Israël a écrit les saintes Ecritures mais c’est la Parole de Dieu qui a gardé Israël.
La secte pharisienne va naître, elle aussi, de cette préoccupation d’identité et de survie : leurs scribes s’appliqueront à la pratique la plus tatillonne de tous les préceptes, créeront des coutumes pour préserver les observances et veilleront à ce que l’héritage soit transmis par les parents à leurs enfants.
Dans la société juive, les scribes sont réputés pour leur science ; les grands maîtres éblouissent leur auditoire par leur subtilité d’esprit, ils sont vénérés et salués par le titre de « rabbi » (mon maître) – qui donnera le mot rabbin. Certains d’entre eux sont choisis pour faire partie, avec des grands prêtres et des anciens, du grand tribunal, le Sanhédrin.
LES SCRIBES ET JESUS
Dans les évangiles, par contre, les scribes apparaissent comme des adversaires farouches de Jésus. Ces savants sont choqués par les audaces de ce paysan, Jésus de Nazareth, un « laïc », un petit villageois qui n’a pas fait les longues études nécessaires, n’a aucune compétence pour prêcher, prend l’initiative de pardonner les péchés (2, 6), fréquente des pécheurs notoires (2, 16), n’observe pas les coutumes habituelles (7, 1). Ce sont les scribes, dit Marc, qui accusent Jésus d’être un possédé qui a fait un pacte avec le diable (3, 22) et ils sont décidés à le supprimer dès que possible (11, 18). Lorsque Jésus annonce à ses disciples sa passion prochaine, il leur dit qu’il sera rejeté « par les grands prêtres, les anciens et les scribes » (8, 31 ; 10, 33). Avec le sanhédrin, ils parviendront à arrêter et à livrer Jésus (14, 43.53 ; 15, 1) ; certains d’entre eux se moqueront du crucifié (15, 31)
Pourtant nous avons rencontré dimanche passé un scribe qui ne partage pas l’animosité de ses collègues et qui se réjouit de son accord avec Jésus sur le primat absolu de l’amour « qui vaut mieux que les holocaustes ». Il ne faut donc jamais généraliser.
Toujours est-il qu’à la suite des quelques controverses qu’il a eues avec eux au temple, Jésus dénonce vertement le péché de ces hommes.
Dans son enseignement, Jésus disait : « Méfiez-vous des scribes qui tiennent à sortir en robes solennelles et qui aiment les salutations sur les places publiques, les premiers rangs dans les synagogues et les places d’honneur dans les dîners. Ils dévorent les biens des veuves et affectent de prier longuement : ils seront d’autant plus sévèrement condamnés ».
Parmi ces « théologiens », certains sont imbus de leur savoir, jouent aux grands personnages, s’habillent de manière chic, se plaisent à recevoir les marques de respect et de vénération des passants, jouissent d’occuper les places d’honneur dans le culte et les réceptions. Ces « intelligents », on leur voit faire de longues prières mais leur piété affectée cache un cœur cupide, manigançant pour obtenir les cadeaux des riches et jouir de l’héritage des veuves fortunées.
Vanité, recherche des honneurs, cupidité : péchés d’autant plus graves qu’ils sont le fait de personnes qui se présentent comme les savants, les modèles et qu’ils dissimulent ces fautes sous des apparences pieuses.
A deux reprises, Jésus avait tancé ses apôtres qui étaient tentés, eux aussi, de devenir de grands chefs pour épater la galerie : « Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous » (9, 35 et 10, 43).
LA GENEROSITE AUTHENTIQUE
Par contre, Jésus va faire l’éloge d’une pauvre et humble femme qui est tout le contraire de ces maîtres.
Jésus s’était assis dans le temple en face de la salle du trésor et regardait la foule déposer de l’argent dans le tronc. Beaucoup de gens riches y mettaient de grosses sommes. Une pauvre veuve s’avança et déposa deux piécettes. Jésus s’adressa à ses disciples : « Amen, je vous le dis : cette pauvre veuve a mis dans le tronc plus que tout le monde. Car tous, ils ont pris sur leur superflu, mais elle, elle a pris sur son indigence. Elle a tout donné, tout ce qu’elle avait pour vivre ».
Sans doute les apôtres manifestaient-ils leur admiration pour tel ou tel qui ostensiblement glissait dans le tronc une somme importante. Jésus détrompe ses amis et leur apprend que la générosité doit s’évaluer selon le rapport « possession/don ». Un milliardaire qui offre 50.000 euros n’est pas généreux puisqu’il écorne à peine son superflu et n’entame en rien son train de vie. Tandis que cette petite vieille misérable, apportant quelques centimes, tout ce qu’elle a, montre, elle, une générosité authentique.
CONCLUSIONS
On comprend pourquoi certaines autorités religieuses du temple ont détesté, rejeté et finalement condamné Jésus à mort. Afin de libérer la foi du légalisme et le culte du formalisme, il osait dénoncer leurs fautes graves : multiplier les préceptes au point de transformer la Loi en un carcan d’obligations insupportables pour le peuple, valoriser leur personnage, s’infatuer d’eux-mêmes, courir après les honneurs, aimer l’argent, placer le culte et la régularité des rites avant l’amour. Marc, en dénonçant certains scribes juifs, pressait les savants de l’Eglise de ne pas leur ressembler. Or hélas, l’histoire raconte que, pas peu souvent hélas, dans les hauts degrés de la hiérarchie, certains sont retombés dans les mêmes travers.
Jésus a beaucoup appris des femmes lesquelles n’avaient qu’un statut mineur dans la société du temps. Naguère, une d’elles, souffrant d’hémorragies, l’avait émerveillé par sa foi (5, 25) ; lors de son passage en Phénicie, il avait été frappé par la foi d’une maman qui intercédait pour sa petite fille et le pressait d’élargir sa mission (les miettes) aux païens (7, 27) ; ici à nouveau une femme, sans un mot, donne à Jésus une fameuse leçon : pour Dieu, il faut savoir donner tout son bien jusqu’à se dépouiller. Jésus, frappé par cet exemple silencieux, va aller beaucoup plus loin puisque ce n’est pas de l’argent mais son être, sa vie qu’il va bientôt offrir sur la croix. Enfin lorsqu’une femme le oindra à Béthanie, il y verra le signe de son ensevelissement (14, 3). Les femmes l’ont aidé à reconnaître son chemin.
Raphaël D, dominicain
J’ai aime’ le tout dernier paragraphe du commentaire du P.Raphael, car j’admire moi-meme le courage des saintes femmes qui accompagnerent le Christ jusqu’a la croix, alors que les disciples l’ont abandonne’, sauf Jean,, qui n’avait pas encore perdu son coeur d’enfant, ou de ….femme ?
Merci abbé Jean C pour votre don de la Parole. Vous venez de m’inspirer et je suis heureuse de pouvoir le partager dimanche avec toute la communauté chrétienne.
Soyez bénis
Brigitte, Cameroun